PREVENIR LA POLLUTION PLASTIQUE

Actimar est engagée dans le projet Preventing Plastic Pollution, qui est un partenariat entre 18 organisations de France et d’Angleterre. Ce projet permettra d’améliorer la qualité des eaux de transition dans la zone France (Manche) Angleterre (SO 3.2). Les moyens mis en œuvre par le projet sont :

  • Le développement d’un outil de cartographie évolutif et transférable pour fournir des preuves quantifiables des sources et des quantités de pollution plastique dans les bassins versants ;
  • Le développement d’un portefeuille efficace d’interventions innovantes pour réduire les déchets plastiques dans les bassins versants ou à leur entrée ;
  • La transformation du comportement d’acteurs cibles (du monde économique, touristique, alimentaire, sportif, agricole, aquacole) et en démontrant les meilleures pratiques.

Les résultats escomptés de ce projet apporteront une amélioration de la qualité des eaux grâce à :

  • Une amélioration de 10 % du bon état écologique (descripteur 10 de la DCE) dans les eaux de transition ;
  • Une réduction des dommages causés par la pollution plastique dans les rivières et les zones côtières, estimée dans un intervalle de 38 – 126 millions d’euros, notamment grâce au nettoyage de 150 km de rivières/côtes pour un équivalent de 200 t de plastique enlevées ;
  • Une charte zéro plastique mise en œuvre au sein d’environ 650 entreprises et 50 chaînes d’approvisionnement dont les process seront modifiés ;
  • L’élargissement de cette approche à une dizaine d’autres bassins versants dans un délai de 2 années après le projet, puis de 100 bassins versants escomptés après 5 ans.

Actimar intervient dans ce projet sur 2 thèmes principaux :

  • Modélisation du transport des micro et macro plastiques dans la partie maritime des aires d’étude.
  • Mise en place d’un démonstrateur d’un service web de calcul de dérive de plastiques en mer.

Les zones retenues pour le travail d’Actimar sont la Rade de Brest, la Baie de Douarnenez, la baie des Veys, et la baie de Plymouth. Sur ces zones, Actimar produira des cartes de trajectoires de microplastiques et des zones d’accumulation potentielle de plastiques. Le démonstrateur web permettra d’afficher de manière dynamique ces cartes et de présenter des résultats de modélisation utilisables par les acteurs des territoires pour cibler leurs actions. Le budget global du projet pour Actimar s’élève à 376 938 euros, financés à hauteur de 70% par les fonds Interreg.

Le projet, d’un montant de 14M€, a été approuvé par le Programme INTERREG France (Manche) Angleterre, qui a engagé 9,9M€ de financement via le Fonds Européen de Développement Régional.

Travaux en cours chez Actimar

Mise en place des modèles

A la mi-parcours du projet, Actimar a terminé la mise en place et la validation des modèles hydrodynamiques. Quatre modèles ont été construits sur les quatre baies identifiées pour nos travaux :

  • La Rade de Brest
  • La Baie de Douarnenez
  • La Baie des Veys
  • La Baie de Plymouth

Les quatre modèles ont été validés en courant et en hauteur d’eau par rapport aux données disponibles. En plus de la courantologie, sur la zone de Douarnenez, un modèle d’états de mer a été construit et validé. Le but de ce modèle est de représenter la dérive de Stokes, c’est-à-dire le transport à la surface de l’océan associé à la présence de houles. Ce paramètre doit être ajouté au courant de marée pour représenter totalement le déplacement de particules. Dans le cas de la Baie de Douarnenez, très ouverte sur le large, cet effet sur la dérive de particules n’est pas négligeable, notamment en fond de baie où les courants de marée sont très faibles.

En haut à gauche : amplitude du courant de marée à marée descendante dans la Baie de Douarnenez. En haut à droite : dérive de Stokes induite par les vagues au même instant. En bas : importance de la dérive de Stokes dans le courant total au même instant.
Première exploitation des modèles

Sur chacune des 4 zones, les modèles ont permis notamment de tracer des lignes de courant à différentes phases de la marée. Ces lignes de courant permettent de repérer des zones de convergence, qui sont potentiellement des zones d’accumulation de matériaux, micro ou macro-plastiques.

Calcul de dérive

Le module Opendrift permet d’utiliser les champs de courant, de vent et de dérive de Stokes pour calculer la dérive de particules. Il contient notamment une fonction « plastdrift » dédiée au transport de microplastiques. Le module a été utilisé sur les 4 modèles construits pour tracer des cartes de trajectoires de dérive. Plusieurs modes d’exploitation ont été testés :

  • Initialisation des plastiques dans les rivières identifiées
  • Initialisation des plastiques en un point unique au centre de la zone
  • Initialisation des plastiques sur un quadrillage régulier dans l’ensemble de la zone
Aperçu d’autres réalisations du projet

Dans ce projet, Actimar est impliquée sur des aspects scientifiques de modélisation et de cartographie des zones d’accumulation de plastique. Mais ce projet est bien plus vaste et d’autres acteurs sont mobilisés sur des aspects très différents. Deux aspects importants du projet sont :

  • La sensibilisation du public à la pollution plastique
  • La mise en place d’opérations de collecte de déchets plastiques

Une action par des partenaires français illustre bien ces deux actions simultanément. Elle a été menée auprès des collégiens et des habitants de l’île d’Ouessant. Les détails de l’action sont présentés sur le site web du projet.

Opération de ramassage de macrodéchets en bord de mer à Ouessant.

Les opérations de ramassage menées dans le cadre du projet ont bien sûr pour but premier de supprimer des déchets plastiques de l’environnement, mais les informations récoltées lors de ces opérations doivent également servir à comprendre l’origine des pollutions et à identifier quels sont les types de déchets sur lesquels il faut agir en priorité. Ainsi, un formulaire de saisie a été créé pour que l’ensemble des opérations de ramassage soient recensées, et que les données obtenues soient rassemblées et exploitées par le projet.

A la fin juillet 2021, 49 opérations de ramassage ont été effectuées, ce qui correspond à plus de 600h de bénévolat.

Pour en savoir plus sur le projet Preventing Plastic Pollution, le site preventingplasticpollution.com présente les différents partenaires, leurs actions et les dernières actualités du projet.